Une croissance française supérieure à 2% en 2017, et un déficit sous 3%
On savait la croissance mondiale établie sur un bon rythme proche de 4% : plus précisément 3,7% en 2017, sa meilleure performance depuis 6 ans. Une tendance qui devrait se poursuivre en 2018 et 2019.
Cette croissance s’accompagne d’un taux de chômage mondial proche de son plancher structurel, autour de 5,5%.
Si jusqu’à présent, ces bonnes nouvelles tardaient un peu à franchir les frontières hexagonales, tout arrive un jour !
La France a connu une croissance de 2% en 2017, supérieure aux 1,7% prévus. En conséquence, les rentrées fiscales sont supérieures aux prévisions, apportant aux comptes publics une manne de 4,3 milliards d’euros que beaucoup qualifient de déjà « cagnotte fiscale ».
Une cagnotte toute relative, puisque les comptes restent en déficit de 2,7% : le pays dépense plus que ce qu’il gagne et doit emprunter la différence sur les marchés. En outre, ce déficit prend en compte un étalement du remboursement de la taxe sur dividendes, que l’État devra reverser aux entreprises.
Le gouvernement renie l’appellation de « cagnotte » et réaffirme la priorité mise sur le désendettement.
La fin du déficit excessif, selon la Commission Européenne
Enfin, la commission européenne a retiré la France de la liste des pays présentant des déséquilibres macroéconomiques excessifs. Elle entrevoit un possible un effet d’entraînement positif sur la croissance de l’ensemble de la zone euro.
Bonne nouvelle pour la Sécurité Sociale
Autre conséquence de ce résultat supérieur au budget : la masse salariale du pays a augmenté de 3,5 % en 2017, contre un taux de 2,8 % utilisé pour faire le budget 2017 de la Sécurité Sociale. En conséquence, la Sécurité Sociale a perçu des cotisations bien supérieures aux anticipations.
C’est un pas de plus vers la réduction du déficit de la Sécurité Sociale, dont le retour dans le vert (hors fonds de solidarité vieillesse) est prévu en 2018. Depuis 1998, le solde du régime général de la Sécurité sociale n’a été excédentaire qu’à trois reprises, en 1999, 2000 et 2001.
Les taux en déconnexion croissante avec les fondamentaux ?
Ces bonnes nouvelles devraient, en toute logique, pousser l’inflation à la hausse et les taux d’intérêt à la hausse. Cette hausse s’observe déjà sur les taux à partir de 4-5 ans, mais la faiblesse de l’inflation dissuade la BCE de lever la chape de plomb qu’elle maintient sur les taux courts.
Pression qui se transmet sur toute la courbe des taux : alors que la croissance mondiale est synchronisée, l’écart entre le taux 10 ans américain et le 10 ans allemand n’a jamais été aussi élevé.
Cet article a initialement été publié sur le blog de PANDAT FINANCE. Pour le consulter, cliquez ici