En 2017, l’immobilier, toutes formes confondues, s’impose comme l’investissement préféré des Français. Épargnants assidus, les Français investissent peu mais lorsqu’ils décident de franchir le pas, ils le font très majoritairement dans la pierre. Tour d’horizon des ressorts de cet engouement hexagonal pour l’immobilier.
Une particularité bien française : le placement immobilier
Une étude du cabinet Expert Market réalisée en 2016 situait à 3 000 € le montant des placements en épargne réalisée annuellement par les Français. Un niveau qui les place au 6e rang mondial. S’ils sont à l’échelle mondiale des champions de l’épargne, les Français héritent du bonnet d’âne en matière d’investissement. La société de gestion d’actifs Legg Mason place en effet la France en bout de liste des 17 pays étudiés par ses soins. Lorsqu’ils investissent, les Français privilégient la pierre : l’immobilier représente en effet 26 % de leurs actifs, soit deux fois plus que la moyenne mondiale (13 %) et onze points au-dessus de la moyenne européenne (15 %) ! Ces chiffres démontrent que les Français investissent peu et que, quand ils le font, ils choisissent l’immobilier. Une particularité que l’on ne retrouve pas ailleurs dans le monde et qui tient à cinq causes principales :
Un sondage OpinionWay
Selon une enquête OpinionWay publiée en avril 2017, l’immobilier physique fait jeu égal avec l’assurance-vie (34 %) dans les placements jugés les plus judicieux par les Français. Si on y ajoute la perception du PEL et des placements en SCPI, l’immobilier global atteint le niveau record de 60 % d’adhésion. À titre de comparaison la bourse ne recueille que 13 %.
Cause n° 1 : une aversion pour les risques financiers et boursiers
Les placements financiers et boursiers sont en France jugés très incertains. Des emprunts russes (1888-1914) au scandale Madoff (2008), les épargnants français ont développé une vraie méfiance vis-à-vis de la finance et de la bourse. À cet égard la crise des subprimes de 2008 puis celle des dettes souveraines de 2010 à 2011 n’ont fait qu’enfoncer le clou de cette défiance viscérale. L’or lui non plus n’a pas la cote ! S’il a longtemps été considéré, à juste titre d’ailleurs, comme une valeur sûre, tout a changé à partir des années quatre-vingt. Le cours de l’or devient chaotique et il faudra attendre 27 années pour qu’un investisseur ayant misé sur ce marché en 1980 retrouve sa mise. L’or constitue une valeur refuge pour les épargnants bousiers : quand les actions chutent, les épargnants achètent de l’or et le cours de ce dernier augmente. Un constat s’impose, seuls les placements d’épargne garantis par l’État, comme le livret A, trouvent grâce aux yeux des Français.
Cause n° 2 : le placement immobilier, une valeur jugée sûre et rentable
A contrario l’immobilier a toujours bénéficié du statut de valeur refuge et sûre auprès des Français. L’aversion pour les risques inhérents aux autres investissements guide tout naturellement les investisseurs hexagonaux vers la pierre. L’immobilier reste un placement jugé sûr et offrant à moyen terme des rendements intéressants. La comparaison avec le livret A est à cet égard éloquente : là où ce dernier génère 0,75 % par an d’intérêt, le marché de la location offre couramment de 3 à 5 % et même plus dans certains segments spécifiques (garages, parking, locaux commerciaux).
Cause n° 3 : la perspective d’une plus-value importante
L’investisseur en immobilier est aussi motivé par la perspective d’une plus-value très intéressante à la revente après quelques années. S’ils ont diminué de 2011 à 2015, les prix au m² en France sont à partir du second semestre 2016 clairement repartis à la hausse. La hausse quasi continue de l’immobilier depuis la Seconde Guerre mondiale a fortement marqué les esprits en France. Il y est ainsi tenu pour acquis que la valeur vénale d’un bien immobilier sur le moyen ou long terme ne pourra qu’augmenter.
Cause n° 4 : le financement des retraites
Face au vieillissement de la population et à la problématique du financement des retraites, les Français cherchent à compléter leur future pension. L’investissement locatif s’avère à cet égard le moyen jugé le plus sûr de parvenir à cette fin. Sans surprise, les Français privilégient pour ce faire les petites surfaces : studio et T1 coûtent peu cher, se louent bien auprès des étudiants et génèrent une excellente rentabilité locative.
Cause n° 5 : des taux historiquement bas
L’investissement immobilier a ceci de particulier qu’il peut s’effectuer via l’emprunt. Or, jamais les taux des crédits immobiliers n’ont jamais été aussi intéressants que ces dernières années. Une situation qui attire de nombreux investisseurs soucieux de bénéficier d’une aubaine qui pourrait ne pas perdurer encore très longtemps.
On le constate, l’histoire d’amour qui lie les Français et la pierre s’appuie sur des fondations aussi solides que diversifiées. Rien ne laisse à penser aujourd’hui qu’elle puisse prendre fin un jour. Une nouvelle rassurante pour tout le secteur de l’immobilier !
Cet article a initialement été publié sur le blog de HOMUNITY. Pour le consulter, cliquez ici