Développeur web indépendant, coach sportif, artisan ou médecin libéral… vous êtes aussi chef d’entreprise.
Et question finances, vous devez maîtriser les notions de base sur le bout des doigts.
Alors faisons le point sur les différences entre chiffre d’affaires, bénéfice et trésorerie !
Il ne s’agit pas de vous transformer en expert-comptable, mais de vous fournir le minimum nécessaire pour discuter avec votre comptable, votre banquier, le fisc, l’URSSAF…
… mais aussi pour orienter vos efforts : trop d’entrepreneurs se focalisent sur les mauvais indicateurs !
Le chiffre d’affaires (CA)
Le chiffre d’affaires, c’est le revenu que votre entreprise tire des biens et services vendus aux clients, hors TVA.
Il est toujours défini sur une période donnée. Par défaut c’est l’année, mais on peut aussi raisonner par trimestre, par mois, voire par jour !
Il ne concerne que ce qui est vendu. Oubliez les emprunts à la banque, les remboursements de trop-perçu, les apports en compte courant des associés… ces rentrées d’argent ne font pas partie du chiffre d’affaires car elles ne correspondent pas à des ventes.
Un détail important : le chiffre d’affaires concerne les biens et services facturés. Or, il y a souvent un décalage entre la date d’émission d’une facture et sa date d’encaissement :
- un client qui laisse traîner votre facture pendant des mois avant de la payer
- les remises de chèques que vous ne faites qu’une fois par semaine
- un client à qui vous accordez des conditions de règlement favorables…
Même si l’argent n’est pas encore chez vous, vous générez du chiffre d’affaires dès que vous envoyez une facture.
Et cela cause forcément quelques soucis : on en reparle un peu plus bas !
Aparté pour les entrepreneurs en micro-entreprise : vous avez le droit à une simplification. Votre CA est enregistré au moment où il est encaissé et non au moment où il est facturé.
Le bénéfice (ou le résultat)
Le bénéfice c’est le chiffre d’affaires moins les charges (+/- d’éventuels éléments exceptionnels, mais n’en parlons pas pour l’instant).
Si le chiffre d’affaires excède les charges, vous réalisez des bénéfices, sinon vous faites des pertes.
Pour connaître votre bénéfice, il faut donc connaître votre charges. Là encore, ce n’est pas simple : tout ce qui sort du compte bancaire n’est pas une charge !
La principale différence concerne les amortissements. Les achats de biens durables de plus de 500 euros HT sont considérés comme des investissements et sont amortis. Autrement dit, si vous décaissez 3 000 euros pour votre nouvel équipement, cette achat sera comptablement étalé sur plusieurs années en fonction de sa durée de vie théorique.
Ainsi, même si vous avez sorti 3 000 euros de votre compte, les charges comptables seront de 600 euros par an pendant 5 ans.
Les amortissements causent un décalage entre ce qui sort du compte et les charges déductibles.
Évidemment, cet écart peut aussi poser des problèmes. Nous en reparlerons…
Faut-il s’intéresser à son bénéfice ?
En réalité, votre bénéfice n’est pas si important qu’il n’en a l’air. Certes, il définit si vous faites un gain ou une perte et il est utilisé pour calculer l’impôt.
Mais c’est une notion trop comptable pour être pertinente en gestion : un bénéfice comptable n’entraîne pas forcément plus d’argent sur le compte !
Certains entrepreneurs, bien conscients de son utilité relative, cherchent à minimiser leur bénéfice en « passant le plus de charges possibles » afin de payer moins d’impôts. Ce n’est une très bonne idée selon nous, nous en avons parlé dans l’article Passer des charges dans votre entreprise : 5 pièges, 3 bonnes idées.
Aparté pour les entrepreneurs en micro-entreprise : vous pensez peut-être que votre impôt est calculé sur votre CA car c’est la seule chose que vous déclarez. En réalité, votre impôt porte bien sur un bénéfice. Ce dernier est théorique, puisque déterminé en retirant un taux de charges forfaitaires, mais l’assiette de l’imposition est bien un bénéfice.
Le flux de trésorerie (le cash flow)
Le flux de trésorerie est la notion financière la plus terre-à-terre qui existe : c’est la somme de mouvements nets de votre compte bancaire, encaissements moins décaissements. Si les encaissements sont supérieurs, vous aurez généré de la trésorerie, sinon vous en aurez perdu.
Ne confondez pas flux de trésorerie (encaissement ou décaissement) et le solde de trésorerie (le solde du compte bancaire). Le flux est une somme de mouvements qui s’observe sur une période (le mois de novembre par exemple), le solde est un stock qui s’observe à une date donnée (le 20 novembre par exemple).
Outre l’encaissement du chiffre d’affaires, votre solde de trésorerie subira les nombreux mouvements liés aux charges : les frais bancaires sont mensuels, les cotisations sociales trimestrielles, la TVA annuelle, semestrielle ou trimestrielle, l’impôt sur les sociétés arrive l’année qui suit le bénéfice… Ce qui rend la prévision complexe !
Une entreprise peut être en forte croissance (CA en forte hausse), rentable (bénéfice positif) mais perdre de la trésorerie.
Ce n’est pas une caricature : ironiquement, c’est la situation naturelle de nombreuses entreprises au démarrage…
Et pourtant, en tant qu’entrepreneur, c’est la génération de trésorerie qui vous fera vivre.
Alors, lequel est le plus important entre CA, bénéfice et génération de trésorerie ?
Les trois sont importants, évidemment.
Mais la trésorerie est la plus critique.
Un dicton américain d’entrepreneurs dit : « Revenue is vanity, profit is sanity, but cash is reality. »
que l’on peut traduire par :
« Le CA c’est la vanité, le bénéfice c’est la rationalité, mais la trésorerie c’est la réalité. »
La trésorerie, c’est du « vrai argent » : elle ne subit aucune retouche comptable, aucun ajustement. Vous pouvez aller à la banque et la retirer intégralement en espèces. Elle ne ment pas.
C’est la trésorerie fait le lien entre votre vie professionnelle et votre vie personnelle : elle mérite donc toute votre attention !
Dans de prochains articles, nous vous donnerons des pistes pour mieux piloter votre trésorerie et la mettre au service de vos aspirations personnelles.
En attendant, découvrez si vous gérez vos finances comme un pro grâce à notre quizz entrepreneurs !
Cet article a initialement été publié sur le blog de PLENIT FINANCES. Pour le consulter, cliquez ici