Nous arrivons au terme de notre série sur les produits structurés.

Finissons par quelques conseils pratiques pour bien acheter un produit structuré et en tirer le maximum de valeur.

 

Acheter un produit structuré : marché primaire ou secondaire ?


Les produits structurés s’achètent en général sur le marché primaire : en direct auprès de l’émetteur, ou via un courtier comme Pandat qui met les émetteurs en concurrence.

Il existe un marché secondaire des produits structurés. Sur ce marché « d’occasion », les acheteurs sont peu nombreux et les vendeurs parfois heureux de concéder une légère décote en échange d’une liquidité immédiate. On peut donc y trouver de bonnes affaires.

Le marché est étroit et les offres confidentielles : Pandat, courtier en produits financiers peut débusquer les bonnes opportunités pour vous.

 

Ce qu’il faut savoir pour bien acheter : « sous le capot »


Avant d’investir dans un produit structuré, il est utile de comprendre la manière dont il est construit.

Autorisons-nous un peu de légèreté financière et prêtons-nous à un exercice peu rigoureux mais pédagogique.

Imaginons une obligation bancaire classique qui rémunère 1,5% par an pendant 10 ans.

Dépouillons l’obligation de tous ses coupons. Elle ne rapporte plus rien mais, pas de panique, nous avons désormais un budget de rendement de 15% à répartir tout au long de sa vie.

La structuration permet d’ajuster le cadencement des coupons à notre guise, par exemple en les groupant au début : trois coupons de 5%, puis 0% les 7 années suivantes. C’est une première structuration simpliste, mais possible (à quelques ajustements près).

Mais ce n’est pas tout. Grâce à des options, nous pouvons aussi nous permettre des coupons conditionnels.

Nous pouvons par exemple doubler les 10 coupons et les passer 3%, mais les faire dépendre d’un scénario qui ne se réalise 50% du temps. Nous aurons réparti nos 15% sous forme de 10 coupons de 3% mais chacun sera affecté d’une probabilité de 50%. Notre budget est respecté.

Par la même technique, nous pouvons aussi faire porter du risque au capital dans certains scénarios de marché pour augmenter les coupons. Toutes les options sont possibles !

Lire aussi

Produits structurés – Partie 1 – Les fondamentaux

Produits structurés – Partie 2 – Les structurés indexés sur les taux

Produits Structurés – Partie 3 – Indexés Sur Les Actions – L’Autocall

 

No Free Lunch


Cette petite démonstration (non contractuelle, qui ferait bondir un professeur de finance, mais qui a le mérite du pragmatisme) illustre le fait qu’un produit structuré ne fait qu’arranger différemment les gains et pertes. Il ne peut créer des gains supplémentaires sans créer de nouveaux risques.

Ainsi, toute tolérance sur le risque (protection limitée du capital, barrière élevée, remboursement anticipé en cas de scénario favorable…) libérera du budget pour un gain potentiel plus élevé.

A l’opposé, toute augmentation de la sécurité diminuera le budget de rendement disponible.

Ici comme partout en finance : No Free Lunch, il n’y a pas de repas gratuit !

Dans la pratique, les marges de manœuvre du structureur pour trouver du rendement dépendent des conditions de marché. Toutes choses égales par ailleurs, des taux élevés et une forte volatilité tendent à augmenter le budget de rendement dont dispose le structureur.

Une période de forte incertitude peut donc être une bonne occasion d’investir sur un produit structuré !

 

La réelle valeur des structurés : leur valeur d’utilité


Alors, pourquoi investir dans des produits structurés s’ils offrent en moyenne le même rendement qu’un placement obligataire ?

Car, malgré une moyenne des rendements constante, les gains et pertes ne sont pas arrangés de la même manière, ni dans le temps, ni dans l’univers des possibles.

C’est alors l’adéquation entre vos besoins et l’agencement des gains et les pertes qui donnera de la valeur à votre investissement.

Un structuré n’est pas intrinsèquement bon ou mauvais. S’il comble un de vos besoins (obtenir des cash flows réguliers, s’exposer au risque action avec une garantie en capital, se couvrir contre l’inflation, immuniser un risque sur la courbe des taux…), alors vous en tirerez le maximum.

 

L’analyse doit faire intervenir vos besoins internes


Votre analyse ne doit donc pas s’arrêter aux caractéristiques du produit, mais faire intervenir :

  • votre scénario de marché : la probabilité que vous affectez aux cas favorables et défavorables du produit, et surtout la divergence entre vos estimations et l’opinion du marché
  • votre préférence pour le rendement ou pour la protection
  • votre besoin de diversification
  • des facteurs réglementaires ou de gouvernance (par exemple : interdiction d’investir sur des produits dérivés, mais autorisation d’investir sur des obligations structurées)

Plus les caractéristiques du produit sont alignées avec vos besoins, meilleur sera votre investissement.

Nous espérons que ce cycle sur les produits structurés vous aura permis d’y voir plus clair, et restons à votre disposition pour vous faire part des meilleures offres du moment !

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Produits structurés – Partie 1 – Les fondamentaux

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Cet article a initialement été publié sur le blog de PANDAT FINANCE. Pour le consulter, cliquez ici