Dans notre page d’introduction à l’épargne, nous expliquons l’importance d’optimiser ses placements pour profiter à fond de l’effet boule de neige des intérêts composés et ainsi accroître efficacement son capital sans changer son effort d’épargne.

Sur cette page, nous entrons dans le vif du sujet : comment bien débuter et adapter ses placements à ses projets. Vous serez mis sur les bons rails. Parce que chaque épargnant a des objectifs particuliers quant à l’usage de son épargne, la stratégie d’investissement doit être adaptée à chacun. On n’épargne pas de la même façon selon que l’argent soit destiné à financer l’achat d’une voiture dans 1 an, un appartement dans 5 ans ou un complément de revenus à la retraite dans 25 ans. Alors quelle solution pour mon épargne ? Cette page va vous aider à y voir plus clair.

 


On trouve d’abord l’épargne disponible immédiatement pour financer des projets à court terme ou en cas d’imprévu (épargne de précaution). Puis, l’épargnant peut ensuite orienter son épargne vers des produits moins liquides (moins disponibles) mais bénéficiant de meilleurs rendements et d’avantages fiscaux à long termes.

Astuce de Nicolas : même si aujourd’hui, il n’est pas dans votre intérêt d’orienter votre épargne vers des produits destinés au long terme, il est intéressant d’ouvrir dés maintenant des contrats pour avancer la date à laquelle vous pourrez profiter des avantages fiscaux. Pour être plus précis, il est recommandé d’ouvrir au plus tôt une bonne assurance-vie et un PEA pour « prendre date », ne serait-ce qu’avec 100 €.

 

La pyramide de Maslow appliquée à l’épargne.

La pyramide de Maslow est une illustration très connue qui représente la hiérarchie des besoins. Nous pouvons l’appliquer également à l’épargne en hiérarchisant les actifs. Nous représentons ici un patrimoine avec une allocation équilibrée. Un patrimoine défensif comportera trop d’épargne de précaution et pas assez d’actions et d’immobilier (pierre-papier), cela donnera un rendement tiré vers le bas donc moins de revenus générés par votre patrimoine.

La résidence principale constitue le socle de la pyramide : achat ou location, c’est avant tout un choix de vie. Nous nous focaliserons donc sur la pyramide elle-même, c’est à dire l’argent que vous pouvez placer. A la base, on retrouve l’épargne de précaution qui doit être faible. Plus on monte dans la pyramide et plus l’espérance de gain est élevée en contrepartie d’investir à plus long terme, d’où l’importance de connaître votre horizon de placement quand vous placez. La pointe de la pyramide (les placements exotiques) doit représenter une part marginale de votre patrimoine, c’est de la pure spéculation.

 

Épargne de précaution et objectif court terme.

Si vous épargnez de l’argent en vue d’une importante dépense dans quelques mois (cuisine aménagée, automobile, etc), il faudra vous orienter vers des placements adaptés au court terme. On parle aussi d’épargne de précaution pour décrire ces placements où l’argent est disponible rapidement et sans pénalité. On peut citer les produits suivant adaptés à cet objectif :

1/ Livret jeune (LJ) ou livret d’épargne populaire (LEP) :  si vous êtes éligible, car ces produits sont conditionnés à l’âge ou aux revenus.

2/ Livret A (LA) ou Livret de développement durable et solidaire (LDDS) : en guise d’épargne de précaution, on conseille généralement 3 mois de dépenses de réserve en cas de coup dur. Dispensable pour bonne partie en ayant une assurance-vie (AV) avec rachat en 72h comme Boursorama Vie.

3/ Livret fiscalisé. Peu intéressant sauf si vous êtes peu imposé et que vous profitez d’un taux promotionnel quelques mois.

Conseil de Nicolas : il est raisonnable de conserver toujours quelques milliers d’euros sur ces produits d’épargne en cas d’imprévu.Vous trouverez le comparatif de tous ces placements monétaires iciMais retenez que vu le faible rendement offert par ces produits, on ne peut pas vraiment parler de placement. Leur rendement nominal (hors inflation) est faible et leur rendement réel est même négatif en tenant compte de l’inflation.

Si vous placez uniquement sur ces produits, vous perdez du pouvoir d’achat. Aussi, dès que vos économies excédent les besoins d’argent dont vous pourriez avoir besoin à court terme, il est intelligent d’orienter votre épargne vers des placements plus rémunérateurs.

 

Achat immobilier et objectif moyen terme.

Beaucoup de jeunes actifs démarrent en épargnant exclusivement en épargne de précaution, très faiblement rémunérée. Inutile de plafonner le livret A et le LDDS. Il faut savoir se projeter et s’ouvrir aux placements les plus rémunérateurs. Vous avez certainement des projets qui vont au-delà de 3 ans ?

4/ Plan épargne entreprise (PEE) : toutes les entreprises peuvent mettre au profit de leurs salariés un PEE, mais toutes ne le font pas. Produit intéressant pour défiscaliser, a fortiori pour les chanceux qui disposent d’abondements généreux dans leur entreprise.

5/ Plan épargne logement (PEL) : il n’est plus intéressant depuis que le rendement des nouveaux PEL est à 1% brut. Mais les anciens PEL à 2% et plus sont à conserver !  Tout retrait entraîne la clôture du PEL. Pour tout savoir sur le PEL, consultez la page dédiée.

6/ Assurance-vie (AV) : prenez date, ouvrez dès maintenant 2 AV sans frais sur versement, comme Boursorama Vie ou Linxea Avenir, pour faire courir les 8 ans et profiter ensuite des avantages fiscaux. Il faut être très sélectif : voyez donc notre comparatif des meilleures AV.

Astuce de Nicolas : l’assurance-vie est plus souple qu’il n’y paraît, vous pouvez retirer de l’argent quand vous voulez. Et l’AV est valable à court terme également : par exemple on peut placer en fonds € sur AV de plus de 8 ans, avec l’intention de retirer dans les semaines qui suivent, l’AV de plus de 8 ans pouvant faire office de trésorerie (un rachat sur AV de plus de 8 ans est peu voire pas du tout imposé).

 

Retraite et objectif long terme.

Ces investissements offrent le meilleur rendement sur le long terme en moyenne annuelle, mais il faut investir à long terme en raison des frais d’entrée à amortir et/ou de la forte volatilité à supporter et/ou de la fiscalité plus clémente après 5 ou 8 ans. Vous souhaitez placer pour financer les études de vos enfants dans plus de 10 ans ou pour avoir un complément de revenus à la retraite ? L’idéal est de ne pas se priver du potentiel de ces investissements.

7/ Bourse via plan d’épargne en actions (PEA) et AV prioritairement, puis compte-titres (CTO) : investissez en actions

  • soit par la gestion passive (recommandée pour la majorité des épargnants car plus efficace et plus facile) via une allocation de trackers en PEA et via les AV en gestion pilotée,
  • soit par la gestion active, auquel cas vous sélectionnez directement les actions des entreprises que vous souhaitez posséder, on parle alors de stock picking. Avis de Ludovic : c’est généralement cette image que les français ont sur la bourse et cette démarche de gestion active est plutôt réservée aux investisseurs avertis. J’explique plus en détail dans cet article.

8/ Immobilier : SCPI prioritairement au début pour « se faire la main » car faible ticket d’entrée et bonne diversification, puis immobilier locatif si vous êtes suffisamment aisé et compétent avec du temps disponible.

 

Spéculatif.

Il s’agit ici d’investissement purement spéculatif car sans rendement intrinsèque, on ne peut compter que sur la plus-value (PV) pour gagner de l’argent.

9/ Placements exotiques : l’or, le vin, les montres, les voitures de collection, les crypto-monnaies…pour 5-10% maximum de votre patrimoine.

Gardez donc en tête votre horizon de placement quand vous placez, ne faites pas l’erreur d’investir à long terme sur votre livret A !

Vous l’aurez compris, penser à son horizon de placement, c’est bien. Et penser à diversifier, c’est encore mieux !

 


Conformément au dicton populaire : « on ne met pas tous ses œufs dans le même panier ».

 

Les classes d’actifs, du plus sage au plus risqué :

  • Monétaire : LA, LDDS, PEL, CEL, LEP, LJ, livrets fiscalisés (avec parfois taux promo pour x mois), CAT.
  • Obligations : vous êtes un créancier, vous détenez une créance, un morceau de dettes d’un État ou d’une entreprise à qui vous prêtez = les fonds € ou unités de compte (UC) d’assurance-vie, obligations en direct, crowdfunding…Cf cette vidéo « pour les nuls ».
  • Actions : vous possédez un morceau d’entreprise (des parts, des titres de propriété) obtenu via investissement en bourse sur des titres, fonds ou trackers. Les actions peuvent être logées dans différentes enveloppes (en PEA, en CTO, via UC en AV, en PEA-PME).
  • Immobilier : en direct (résidence principale, secondaire, ou locatif), en pierre-papier SCPI (en direct par endettement ou cash en AV), en actions (SIIC sur CTO ou tracker sur PEA comme le tracker EPRA), voire en obligations (crowfunding immobilier).
  • Exotique et spéculatif : matières premières (or, brent…), forêts, vin, montres, crypto-monnaies…pour 5-10% maximum de votre patrimoine.

Note de Nicolas : nous considérons les actions et l’immobilier ex-aequo. Un portefeuille bien diversifié en trackers sera moins risqué sur le long terme qu’un « all-in » sur un appartement locatif à Montauban. En revanche, un portefeuille concentré sur 3 actions du secteur biotech sera plus risqué qu’un achat de résidence principale raisonnable ou qu’un achat de 2-3 SCPI.

 

Exemple de diversification, allocation équilibrée :

– 30% en monétaire (principalement PEL ancienne génération, accessoirement LA et LDDS pour l’épargne liquide) ;
– 30% obligations (5 fonds € dans 5 AV différentes pour la part sécurisée et 2 UC oblig High Yield pour la part risquée)
– 20% actions (4 trackers sur PEA, 2 UC en AV et quelques lignes US sur CTO) ;
– 15% immo (3 SCPI sur AV Linxea Spirit et 3 SIIC sur CTO) ;
– 5% exotique (napoléons, montres…).

Note de Nicolas : ce n’est qu’un exemple d’allocation, qui ne se fait pas du jour au lendemain et à adapter en fonction de votre profil (horizon de placement, aversion aux risques…).

Il est sain de diversifier entre plusieurs actifs, car les actifs ne supportent pas les crises économiques de la même manière. Vous protégerez mieux votre patrimoine des aléas économiques ainsi. Et il est également fondamental de diversifier au sein même des classes d’actifs : en obligations, ayez plusieurs fonds € sur plusieurs assurances-vie. En actions, ayez au moins 10 actions différentes ou 3-4 trackers. En immobilier, si vous n’avez pas le budget pour avoir plusieurs appartements, il est plus raisonnable de diversifier grâce aux SCPI et SIIC.

 


Avant chaque investissement, il faut poser les calculs et appréhender les risques et inconvénients propres à l’investissement :

RENDEMENT RISQUE LIQUIDITÉ
LA – LDDS – livrets Faible Aucun Excellente
Parts sociales Faible Modéré Moyenne (fenêtres de vente)
PEL De faible à moyen (selon date d’ouverture) Aucun Faible
Fonds € en assurance-vie (AV) De faible à moyen (selon l’AV choisie) Aucun Moyenne (de 72h à 1 mois)
Actions (en PEA, AV et CTO) De négatif à très élevé De modéré à élevé Excellente : vente en 1 clic des actions cotées
Immobilier locatif De négatif à élevé De modéré à élevé : perte en capital, dégradations, loyer impayé Faible : plusieurs mois pour vendre et recevoir l’argent du notaire
Immobilier SCPI Moyen Modéré : perte en capital Excellente en AV et bonne en direct
Immobilier SIIC De négatif à très élevé Modéré : perte en capital Excellente : vente en 1 clic des actions cotées

 

1/ Le rendement.

Ce que votre placement vous rapporte = les revenus générés annuellement (intérêts, dividendes, coupons, loyers) / capital placé. Exemple : 1k€ de revenus / 20k€ placés = 5%. Pensez à retirer les frais, charges et impôts des revenus bruts pour obtenir le net. Vous disposez d’un simulateur de rendement en page Outils. Vous pouvez ensuite comparer à l’inflation pour voir le gain net net.

L’échelle moyenne des rendements :

  • Rendement faible sur les LA, LDDS, livrets, CEL, parts sociales, nouveaux PEL et mauvais fonds € d’assurance-vie.
  • Rendement moyen sur les anciens PEL et bons fonds € d’assurance-vie.
  • Rendement de négatif à élevé en actions et immobilier. Investissez à long terme et diversifiez pour bien lisser la performance !

 

2/ Le risque.

Risque de perte en capital, de dégradation, de loyers impayés.

L’échelle moyenne des risques :

  • Risque nul sur les LA, LDDS, livrets, PEL, fonds € d’assurance-vie.
  • Risque modéré à élevé de perte en capital en ce qui concerne les investissements immobiliers et actions (et en obligations si vente avant échéance). Vous supportez la volatilité et vous pouvez faire une moins-value ou une plus-value. Investissez à long terme et diversifiez pour limiter les risques !

 

3/ La liquidité.

Délai pour récupérer son investissement.

L’échelle moyenne des liquidités :

  • Excellente liquidité sur les LA, LDDS, livrets et actions cotées.
  • Liquidité moyenne sur les assurances-vie (de 72h à 1 mois) et les parts sociales,
  • Liquidité faible en immobilier (plusieurs mois pour vendre et recevoir l’argent du notaire), en PEE et PERP (conditions pour sortir).

Il n’y a pas de miracle : un livret A présente un risque nul et offre une bonne liquidité, en contrepartie d’un rendement très faible. Idéal épargne de précaution, mais pas pour investir.

Il est possible d’obtenir d’excellents rendements sur certains placements, pour peu que l’on accepte la volatilité et le risque non nul de perte en capital. Allez voir nos pages dédiées à l’investissement en bourse et en immobilier pour savoir comment investir avec succès, en limitant les risques.

 

Suivez votre épargne et vos placements.


Si vous voulez bien suivre votre épargne et la progression de vos investissements, un tableau de suivi Excel est à disposition sur la page Outils.

Avis de Nicolas : vous verrez, c’est non seulement un outil important pour bien suivre et piloter son patrimoine, mais c’est également une source de motivation.


Nous avons déjà vu la nécessité de bien diversifier ses investissements pour avoir un patrimoine équilibré et mieux protégé des soubresauts économiques. Voici maintenant une autre raison de diversifier les établissements, les produits et les assureurs :

 

La protection des dépôts.


Aujourd’hui les déposants bénéficient d’une garantie des dépôts de 100k€ par personne et par établissement sur les dépôts bancaires (livrets bancaires, comptes courants, comptes à terme, PEL, CEL, espèces des comptes titres..)
+  une garantie sur les titres (actions, obligations, sicav…) à hauteur de 70 k€,
+ une garantie supplémentaire de 500k€ en cas de dépôts exceptionnels, toutes trois prises en charge par le Fonds de garantie des dépôts et de résolution (FGDR).

Ils bénéficient aussi d’une autre garantie sur leurs assurance-vie à hauteur de 70k€ par assureur et sur leurs rentes à hauteur de 90k€ par le FGAP (fonds de garantie des assurances de personnes) + une garantie d’État sur les LA, LDDS et LEP.

 

Aller plus loin


Vous venez de lire les bases pour bien débuter. Cela peut paraître ardu pour l’instant, mais vous assimilerez vite avec l’expérience. Vos connaissances progressent, découvrez la semaine prochaine les 12 règles essentielles.


Cet article a initialement été publié sur le blog d’ADI. Pour le consulter, cliquez ici