Vous êtes nombreux à nous demander comment atteindre l’indépendance financière.
Entendons-nous d’abord sur les termes.
Les multiples facettes de l’indépendance financière
Pour une femme il n’y a pas si longtemps, c’était le droit de travailler ou de disposer de son argent sans que son mari n’ait son mot à dire.
Pour un étudiant ou un jeune actif, c’est pouvoir payer son loyer sans l’aide des parents.
Pour une entreprise, c’est être capable de financer ses investissements sans recours à l’emprunt.
Mais pour vous qui nous posez la question, l’indépendance financière est le fait de couvrir ses dépenses grâce à des revenus passifs : revenus financiers, fonciers, droits d’auteur…
C’est de cette indépendance financière que nous parlons ici.
Combien faut-il pour être indépendant financièrement ?
L’approche la plus simple est de calculer son « chiffre » puis de chercher à l’atteindre.
Calculer son chiffre
Voici comment déterminer combien vous avez besoin pour être indépendant financièrement :
- Définissez votre besoin annuel (par exemple, 2 000 € par mois soit 24 000 € par an)
- Faites une hypothèse de rendement du capital (3% par exemple)
- Déduisez-en le capital nécessaire (pour avoir 24 000 € par an, il faut 800 000 € placés à 3%)
C’est le calcul que vous trouverez dans tous les magazines patrimoniaux qui font leur couverture d’été sur « Comment devenir rentier » ou « Vivre sans travailler » : un thème récurrent qui fait rêver sur les plages et qui joue sur l’envie de vacances permanentes. Allez voir Le Revenu pour un exemple typique !
C’est une logique simple et intuitive, qui néglige beaucoup de facteurs mais qui est théoriquement correcte. Elle permet de commencer à se fixer un objectif.
Il existe des variantes : si vous acceptez de consommer votre capital, vous pouvez diviser le montant par 2 ou 3.
Chercher à atteindre son chiffre
Et ensuite ? Connaissant son objectif, on épargne patiemment jusqu’à atteindre LE chiffre magique. C’est là que cela se complique. Car pour atteindre les 800 000 €, il faut :
- un capital initial important
- de gros revenus
- un taux de rendement élevé pendant la phase d’épargne
(et de préférence les trois à la fois)
Vous noterez que tous ces facteurs ne consistent qu’à accumuler assez d’argent pour atteindre le chiffre magique le plus rapidement possible.
Le problème, c’est que le levier des revenus est forcément temporaire : il ne porte ses effets que pendant les années d’épargne, celles que l’on souhaite justement minimiser.
Gagner plus vient aussi avec des risques :
- la tentation de dépenser plus pour « se récompenser »
- le choc lié à la baisse des revenus lors du passage à l’indépendance financière
- la fameuse adaptation hédonique qui rend habituelle toute augmentation des standards de vie…
En réalité, augmenter ses revenus n’est pas la voie rapide pour l’indépendance financière.
Il existe un raccourci qui permet à la fois d’accumuler plus rapidement ET de réduire le montant à atteindre.
Réduire son train de vie pour atteindre plus rapidement une indépendance financière durable
Réduire son train de vie, et donc augmenter son taux d’épargne, est bien plus efficace car cela permet de jouer sur deux tableaux :
- Cela augmente temporairement l’épargne à placer (comme dans le cas précédent).
- Cela diminue les besoins à long terme. Cette diminution dure toute la vie et a donc un effet bien plus important que l’augmentation des revenus.
La preuve en chiffres
Si vous réduisez durablement votre train de vie de 100 € par mois :
1. Vous disposerez de 1 200 € d’épargne supplémentaire par an pendant la phase d’épargne, soit 12 000 € si on considère qu’elle dure 10 ans. Jusqu’ici, le scénario est le même que si vous augmentiez vos revenus de 1 200 € par an.
2. Votre budget mensuel post-indépendance financière sera réduit de 100 € par mois. Pour reprendre notre exemple, vous passez d’un besoin de 2 000 € par mois à 1 900 € par mois. Et pour générer 1 900 € par mois, il suffit de 760 000 € à 3%, soit 40 000 € de moins que précédemment. C’est la grande différence avec l’augmentation des revenus : votre besoin baisse aussi !
(NB : nous négligeons volontairement dans ces exemples l’inflation, la fiscalité, le rendement des placements…)
En réduisant votre train de vie de 100 € par mois, vous faites donc un bond de 52 000 € dans l’atteinte de votre objectif : comme si chaque euro était multiplié par 520…
Non seulement vous courez plus vite vers l’objectif, mais vous avez tiré l’objectif vers vous.
Selon Mr. Money Moustache : le taux d’épargne est le seul facteur à suivre
Mr Money Moustache, ce rentier précoce américain, va plus loin et considère le taux d’épargne comme l’unique facteur qui détermine de la durée d’épargne nécessaire pour l’indépendance financière.
En démarrant sans aucun patrimoine, si vous ne vivez qu’avec 25% de vos revenus, vous êtes financièrement indépendant dans 7 ans. Que vos revenus soient de 1 000 € ou de 20 000 € par mois n’y change rien : seuls les pourcentages comptent.
Passez à l’action !
Pour sortir de la rêverie et faire premier pas vers l’indépendance financière, ne cherchez pas le placement miracle. Voici les 3 actions à entreprendre :
- faites le point sur vos dépenses (vous pouvez utiliser pour cela gerermescomptes.com, selon nous le meilleur outil gratuit pour faire ses comptes)
- adoptez un budget frugal
- changez votre rapport à la consommation si vous êtes sujet au consumérisme
Attention : il ne s’agit pas de stopper toute dépense pendant 10 ans en espérant une vie meilleure à terme !
Il s’agit de veiller à ce que chaque dépense vous apporte suffisamment de bonheur, tout en consacrant délibérément une part importante de votre épargne à votre projet d’indépendance financière.
Bien évidemment, réduire les dépenses n’est pas possible indéfiniment. Mais c’est le facteur le plus important, celui par lequel commencer si vous envisagez l’indépendance financière. Vous pourrez chercher à augmenter vos revenus dans un second temps.
Vous pouvez faire ce travail seul ou accompagné par un coach, mais l’important est de ne pas traîner si vous voulez arrêter de travailler le plus tôt possible !
Cet article a initialement été publié sur le blog de PLENIT FINANCES. Pour le consulter, cliquez ici